En Bretagne, le marché immobilier est sous tension, notamment à cause du nombre conséquent de résidences secondaires. Souvent pointés du doigt, les Parisiens seraient-ils les grands responsables de cette flambée des prix et de la raréfaction des logements pour les locaux ? Les chiffres récents de l’Insee déconstruisent ce mythe en révélant que la moitié des résidences secondaires appartiennent en réalité à des Bretons ou à des habitants des Pays de la Loire, bien loin du cliché de l’invasion parisienne.
En bref :
- La Bretagne détient 12 % de résidences secondaires, bien au-dessus de la moyenne nationale (9 %).
- Les propriétés sont souvent de grandes maisons anciennes, proches du littoral, destinées à une clientèle aisée.
- 50 % des résidences secondaires appartiennent à des Bretons ou des habitants des régions voisines, pas à des Parisiens.
- Les Franciliens représentent environ 30 % des propriétaires de ces résidences, démentant l’idée d’une saturation parisiènne.
- Les Parisiens privilégient souvent des régions proches de la capitale pour leur pied-à-terre plutôt que la Bretagne.
Marché immobilier en Bretagne : un attrait très localisé et une explosion des résidences secondaires
La Bretagne séduit par son littoral sauvage et ses paysages typiques, réunissant à la fois charme et dynamisme économique. Ce cocktail attire une clientèle variée, désireuse de s’offrir une résidence secondaire pour profiter des escapades en bord de mer. Mais cette popularité a un coût : la région affiche une part de résidences secondaires supérieure à la moyenne nationale, avec 12 % des logements dédiés dans cette catégorie, soit près de 234 000 habitations selon l’Insee.
Les territoires emblématiques tels que Belle-Île-en-Mer (50 %), la Côte d’Émeraude (35 %), Quiberon (31 %), la Pointe-du-Raz (28 %) ou encore la presqu’île de Crozon (26 %) concentrent cette dynamique. Ces maisons secondaires sont majoritairement d’anciennes propriétés spacieuses (45 % comportent plus de 6 pièces, une sur trois dépassant 100 m²), situées à moins de 2 kilomètres de la mer – un critère crucial pour les acquéreurs aisés.
Tout cela alimente la concurrence immobilière, avec une flambée des prix immobiliers particulièrement marquée dans le Finistère, une région qui voit ses biens se raréfier au profit des résidences secondaires. Le profil du propriétaire type est plutôt un ménage avec un revenu confortable, avec plus d’un tiers d’entre eux disposant d’un salaire mensuel supérieur à 3 300 €, voire plus de 6 700 € pour un quart d’entre eux.

Qui possède réellement ces résidences secondaires bretonnes ?
Il est temps de casser un préjugé tenace : contrairement à la croyance populaire, la moitié des résidences secondaires en Bretagne appartient à des Bretons. D’après une étude récente de l’Insee, environ 51 % des résidences secondaires sont détenues par des ménages locaux ou originaires des Pays de la Loire, leur voisins directs. Ces habitants achètent souvent leur pied-à-terre dans leur même département ou dans ces régions proches.
De façon plus détaillée :
- 14 % des résidences secondaires appartiennent à des résidents d’Ille-et-Vilaine
- 12 % à des habitants du Finistère
- 10 % au Morbihan, tandis que les Côtes-d’Armor et la Loire-Atlantique en détiennent respectivement 7 % et 4 %.
Les Parisiens, souvent accusés d’« envahir » la Bretagne, détiennent en réalité 30 % des biens secondaires locaux. Cette proportion inclut non seulement les Parisiens mais aussi les habitants des départements limitrophes de l’Île-de-France. Plus précisément, 8 % des résidences secondaires appartiennent à des Parisiens, 5 % aux résidents des Hauts-de-Seine et des Yvelines, 3 % à ceux de l’Essonne et du Val-de-Marne.
Déconstruire les mythes autour de la fortune et l’achat immobilier permet de mieux comprendre comment ces dynamiques locales s’inscrivent dans un contexte sociétal plus large, où l’accessibilité au logement demeure un enjeu central.
Les Parisiens en Bretagne : un mythe d’invasion à nuancer
Malgré l’image du Parisien qui débarque en masse pour dévaliser le littoral breton, les chiffres racontent une autre histoire. En effet, beaucoup de Franciliens préfèrent investir dans des régions plus proches de la capitale, facilement accessibles en moins de deux heures, telles que l’Oise, la Normandie ou la Bourgogne. L’achat d’une résidence secondaire en Bretagne reste un choix plus rare et souvent motivé par des attaches personnelles.
Par exemple, on retrouve plus de résidences achetées par des populations britanniques – bien que marginales –, ainsi que par des Allemands ou des Belges, augmentant la diversité des profils d’investisseurs. Ce renouvellement contribue à un investissement immobilier dynamique mais loin d’être exclusivement parisien.
Les évolutions du télétravail et des migrations urbaines ont certes modifié quelque peu les déplacements de ces investisseurs, mais la Bretagne conserve sa nature rurale et son caractère attachant, loin d’une saturation par un seul groupe socio-économique.
Les conséquences de cette tendance sur le marché immobilier breton
La multiplication des résidences secondaires, qui touchent principalement des îles ou des zones littorales comme l’Île aux Moines ou l’île d’Hoëdic, a profondément modifié la donne immobilière. Ces territoires enregistrent des taux impressionnants : à l’Île aux Moines, la part des résidences secondaires est passée de 62 % à 72 % en une vingtaine d’années, soulignant la pression constante sur le marché.
Cela engendre une concurrence immobilière accrue et accentue la difficulté d’accès au logement principal pour les habitants locaux, notamment les actifs et les jeunes ménages. C’est une réalité que le marché devra gérer avec prudence pour ne pas compromettre l’équilibre socio-économique régional.
Voici un résumé des principaux effets constatés :
- Augmentation des prix immobiliers dans les zones d’affluence touristique
- Concentration des résidences secondaires dans des portions littorales limitées
- Modification du tissu social et démographique avec une population temporaire importante
- Pression sur le logement principal et enjeux de migration urbaine
La Bretagne reste cependant un phare culturel et économique, où la recherche d’un équilibre entre développement touristique et préservation du logement local reste une priorité majeure.
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Passionné par la nature depuis l’enfance, je façonne des espaces verts harmonieux et durables depuis plus de 10 ans. À 32 ans, le métier de paysagiste me permet de donner vie à des jardins personnalisés, en accord avec l’environnement et les envies de chacun.
